Qu’est-ce que la graphothérapie ?

Elle permet de restaurer les qualités de l'écriture manuscrite

La graphothérapie est aussi appelée rééducation de l'écriture.

Il s'agit d'une spécialité encore peu connue dont le but est de traiter et corriger la dysgraphie et plus généralement toutes les difficultés liées à l'écriture manuscrite : illisibilité, lenteur, douleurs.

Il s'agit de rétablir les bons gestes qui permettent d'écrire sans fatigue ni douleur tout en obtenant une écriture fluide et lisible. La rééducation vise à détendre le geste graphique, à rééduquer les fonctions graphiques perturbées en soutenant la récupération de la vitesse et de la lisibilité.

Elle permet à l'écriture de se libérer pour trouver une aisance et une efficacité dans son exécution tout en trouvant son expression personnelle.

Des difficultés d'écriture à la dysgraphie

Historiquement, c'est Julian de Ajuriaguerra qui a donné la première définition de la dysgraphie dans L'écriture de l'enfant (Ajuriaguerra et al.,1964). Il déclarait ainsi "est dysgraphique tout enfant dont la qualité de l'écriture est déficiente sans qu'aucun déficit neurologique important ou intellectuel n'explique cette déficience". Il ajoutait qu'il fallait qu'il y ait au moins deux ans d'apprentissage adapté pour pouvoir parler de dysgraphie.

Robert Olivaux, dans Pédagogie de l'écriture et graphothérapie (2005), précise qu'il faut entendre par déficience "toute perturbation affectant l'écriture tant sa scription que dans son tracé" et indique qu'il faut parler de dysgraphie si l'écriture est, d'une manière anormale, lente ou fatigante, si sa lisibilité est insuffisante, si son niveau n'est pas conforme à l'âge et aux possibilités instrumentales du scripteur.

"La prévalence de la dysgraphie oscillle entre 5 % et 27 % selon l'âge considéré, les critères retenus et les outils d'évaluation utilisés" (les difficultés d'écriture et la dysgraphie").

Dire qu'il y a dysgraphie signifie que l'écriture présente, dans la durée, des difficultés dont l'importance et la sévérité ont été objectivées par une démarche d'évaluation spécifique (tests, entretien, observation longitudinale). L'écriture présente d'importants problèmes de lisibilité, de régularité. Elle est anormalement lente ou fatigante. Elle est en décalage avec le niveau normalement attendu pour l'âge ou la classe.

La durabilité de la difficulté renvoie alors à une cause sous-jacente qui aura besoin d'être caractérisée par un médecin (dysgraphie-dyspraxique, dysgraphie-dyslexique, dys-exécutive, hyperactivité avec ou sans troubles de l'attention...). Cette caractérisation constitue un diagnostic. Les dysfonctionnements de l'écriture observés sont alors des symptômes de ces troubles.

Les difficultés d'écriture peuvent, en effet, résulter de causes liées au contexte (familial, scolaire, social) ou d'anomalies intrinsèques (neurodéveloppementales). C'est la responsabilité du graphothérapeute que de comprendre dans quel contexte se développent les difficultés d'écriture.

Par ailleurs, nombres d'enfants et d'adolescents présentant un profil de haut potentiel font face à des obstacles tant dans l'apprentissage que l'automatisation de l'écriture.

Séquelles de l'apprentissage, manque de pratique ou autres causes, de nombreuses personnes présentent aussi des difficultés d'écriture plus ou moins invalidantes sur un plan personnel et ou professionnel à l'âge adulte.